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Pour répondre à la demande croissante des pneus pour l’automobile sur le marché mondial, 5 à 8 millions des Congolais furent décimés dans les plantations d’hévéas. Après le caoutchouc rouge, le coltan du sang a décimé plus de 5 millions de morts.


République démocratique du CongoDepuis le début du capitalisme en Europe aux XVème  siècle, l’Afrique en général et le Congo en particulier sont victimes de ce nouveau système d’exploitation. Après la traite négrière, qui déporta plus de 300 millions d’Africaines et Africains vers l’Amérique sans oublier de millions de morts inconnues durant la traversée de l’océan Atlantique, vint la colonisation au 18ème siècle. Le Congo paya un prix très lourd : le « caoutchouc rouge ».

 

En effet, avec la demande croissante des pneus pour l’automobile sur le marché mondial, 5 à 8 millions des Congolais furent décimés. Certains qui ont eu la chance de rester en vie se retrouvèrent avec des mains coupées. Dans la troisième révolution du capitalisme, celle de la finance, des télécommunications et de l’informatique, le Congo paie encore le prix fort , après le caoutchouc rouge : le « coltan du sang ».


Plus de 5 millions de morts pour que les multinationales anglo-saxonnes contrôlent 80 % de réserves de coltan indispensable à l’industrie aéronautique, aérospatiale, de la Défense et pour la fabrication de composantes électroniques.

Comme du temps de la traite négrière durant lequel les capitalistes européens utilisèrent les africains pour faire la chasse aux esclaves noirs et les vendre en Amériques, les multinationales anglo-saxonnes utilisent aujourd’hui de nouveaux Etats africains pour mettre la main sur les richesses naturelles de la République démocratique du Congo.
Etats négriers de temps modernes

Sous prétexte de revendiquer leur nationalité, des tutsi congolais dits banyarwanda et trois Etats voisins africains, en l’occurrence l’Ouganda, le Rwanda et le Burundi, ont été armés par les puissances extérieures et les multinationales anglo-saxonnes pour attaquer la République du Zaïre de Mobutu en 1996. Au cours de l’avancée des troupes rwandaises, burundaises et ougandaises, les multinationales signent des contrats de concessions minières avec la rébellion AFDL dirigée par Laurent-Désiré Kabila.
 
L’enjeu était de taille: contrôler tout l’est du Congo qui regorge des minerais stratégiques. La RDC regorge plus de 75 % des réserves mondiales de coltan, plus du tiers des réserves mondiales de cobalt, 10 % de réserves mondiales de cuivre… Elle sera bientôt classée parmi les grands producteurs du pétrole.
 
Curieusement, tous ces minerais stratégiques se trouvent à l’Est du pays d’où la guerre d’agression est partie. Il se dégage deux objectifs aux yeux des parrains de la guerre : soit arriver à ce que le Rwanda deviennent incontournable économiquement ; soit balkaniser la RDC pour créer un autre Etat appelé Congo oriental comme beaucoup d’auteurs occidentaux commencent à le signaler dans leurs littératures.
 
Ainsi, la RDC se retrouve au centre des enjeux géostratégiques et économiques. Et pour arriver à contrôler l’Afrique centrale, il faut évincer la France de l’Afrique centrale d’une part et barrer la route à la Chine, puissance économique émergeante d’autre part.

Cependant, l’installation du régime de l’AFDL à Kinshasa le 17 mai 1997 va se dérouler sur fond de contestations de la part de la population de la capitale congolaise. La lune de miel entre le régime Kabila et ses parrains ne va pas durer longtemps.
 
Se rendant compte que son pays est pillé de fond en comble par les multinationales, le Rwanda, l’Ouganda, le Burundi et tous les maffieux du monde entier, Laurent-Désiré Kabila va tenter de se libérer de la tutelle de ses parrains. Le 2 août 1998, le Rwanda et l’Ouganda attaquent la RDC et créent des mouvements rebelles. La rébellion soutenue par le Rwanda s’installe dans les Kivu et celle soutenue par l’Ouganda s’installe dans la province Orientale.
 
Bénéficiant des soutiens de grandes compagnies pétrolières et minières anglo-saxonnes, l’Ouganda et le Rwanda vont contraindre la République démocratique du Congo à céder aux exigences de ces deux pays. Malgré tous les accords signés sous pressions des puissances occidentales, le Rwanda et l’Ouganda vont s’installer durablement dans l’Est du pays.
 
Sous protection des militaires rwandais et ougandais qui ne sont jamais partis de la RDC, les multinationales pétrolières et minières occidentales continuent à piller. Ils ont trouvé une méthode simple pour rester au Congo : brassage et mixage des éléments ex-rebelles en vue de l’intégration dans l’armée nationale soutenue par les Nations unies (Monuc). Le mixage et le brassage ont permis aux militaires rwandais et ougandais, inscrits sur les listes CNDP, de porter les uniformes des Forces Armées congolaises afin de contrôler les zones minières et pétrolières.
 
Malgré les différents rapports des experts de l’Onu sur le pillage des richesses naturelles de la RDC publiés en 2001, 2002, 2003, 2005 et 2008, les capitalistes occidentaux restent indifférents non seulement aux conséquences de ces pillages, mais aussi face aux 5 millions de morts engendrés par cette guerre des mines.

Par ailleurs, le Rwanda de Paul Kagame et l’Ouganda de Yoweri Museveni sont présentés comme des victimes alors que la RDC est le bourreau. Et pour cela, les lobbies occidentaux et leurs Think Tanks sont actifs à Londres, à Washington et à Bruxelles pour défendre l’occupation par des Ougandais et des Rwandais de la RDC.
 
En tout état de cause, tout est mis en place pour que le Congo ne puisse pas devenir un Etat moderne capable de se doter d’une armée nationale afin de recouvrer ses territoires occupés et pillés.


Freddy Mulumba Kabuayi/Le Potentiel

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